Nouvelle
Auricoste Type 20

Ce qui m'a amené
à rendre cette
montre iconique
de nouveau
disponible...


Mon travail sur la légendaire
Auricoste Flymaster Type 20

Travailler sur le design et le développement de la dernière Type 20 de la maison Auricoste a été pour moi, en tant qu’amateur de montres anciennes, une expérience très riche, dont voici l’histoire.

J’ai fait l’acquisition de ma première Auricoste avant 2000, une Type 20 militaire de 1954. A l’époque, cette montre représentait pour moi la montre à avoir dans la collection de montres militaires. Je m’intéressais énormément aux montres militaires. Avec cette montre, j’avais vraiment l’impression d’avoir une montre de pilote, elle « communiquait ». Peu de temps après, j’ai acheté une type 20 des années 60, le modèle civil. Là je dois dire que la montre me bluffait complètement, elle répondait à 100% à ce que j’attends d’une montre ancienne, à savoir que je n’arrivais pas à lire l’heure… Chaque fois que je la regardais, je m’arrêtais surtout sur le côté esthétique et sur les détails. Pour moi un collectionneur est une personne passionnée par ses acquisitions, il les regarde, il les décortique, il fait des recherches, mais surtout, il se projette dans l’univers de l’objet. Et pour se projeter dans une montre de collection, il faut que cette dernière ait quelque chose à raconter.

Mais comme tout collectionneur de montres, je m’intéressait à de nombreuses autres marques. J’ai ainsi décidé de vendre mes deux Auricoste afin de financer des pièces horlogères plus chères, une très mauvaise idée je dois l’admettre. Dans la vie d’un collectionneur, il y a toujours un moment où l’on se sépare d’une pièce pour s’apercevoir par la suite qu’on a fait une énorme bêtise. Outre la flambée des prix de ces modèles, c’est surtout le regret de ne plus les avoir qui m’a dérangé. A un tel point que j’en ai racheté une quelques années plus tard.

Deux modèles Auricoste Type 20. A gauche, la version militaire de 1954, à droite, la version civile des années 60.

A l’époque, je désirais en savoir plus sur la marque, mais la documentation disponible sur ces modèles était pauvre et ne répondait pas du tout à mes attentes. Je pensais surtout à l’époque de trouver une opportunité pour rencontrer les gens d’Auricoste mais mes travaux sur l’horlogerie et, surtout, la réalisation de mes livres me laissaient déjà peu de temps de sommeil.

Mais l’intention était bien là et il semble que Monsieur Tordjmann, le Président d’Auricoste a, pourrait-on dire, perçu cette intention. Trois années plus tard, il me contactait. Il souhaitait faire ma connaissance car il avait entendu parler de moi par un ami. Son intention était d’échanger nos idées sur la Type 20, lui d’un point de vue d’ancien militaire de carrière et moi d’un point de vue de passionné de montres Type 20 et « ancien » propriétaire… Le courant est immédiatement passé et nous avons passé notre journée à échanger sur ce modèle, sur la Spirotechnique et sur quelques chronographes produits par la marque dans les années 50. 

Et ce genre de rencontre à mon sens vaut bien mieux que tous les écrits sur une marque. J’ai pu notamment découvrir dans quelles circonstances la marque avait changé de main au début des années 80 entre Monsieur Auricoste et Monsieur Tordjmann.

Nous avons pas mal échangé sur les modèles actuels de la marque. Puis nous avons échangé sur la difficulté que peut représenter le fait de pérenniser une manufacture lorsqu’elle possède un ADN aussi prononcé qu’Auricoste. La marque est connue pour ses Type 20 et pour sa Spirotechnique. Et nous nous sommes très vite mis d’accord sur le fait que continuer l’aventure d’une manufacture, c’est reprendre exactement là où elle en était à l’époque de ses plus belles pièces. Et si l’on regarde l’aventure d’Auricoste, la production de ses Type 20 s’arrête à la version civile, produite en très peu d’exemplaires. Nous avons repris cette aventure depuis ce point précis.

J’entends par là terminer un cycle. Juste après la production de cette Type 20 civile, l’aventure semble s’arrêter. En fait elle ne s’arrête pas. Auricoste a signé un contrat avec la Marine Nationale et a dû mettre tous ses effectifs sur la production d’instrument de marine. La production reprendra dans les années 80 avec une collaboration entre Auricoste et la Spirotechnique pour les plongeurs de combat. Une partie de le production ira pour la Marine Nationale, l’autre pour le civil. Puis le contrat prendra fin et toute la production avec. Les affres de la traversée des décennies par les manufactures horlogères… nombre d’entre-elles n’ont-elles pas quasiment disparu entre 1970 et 1980 ? Auricoste est resté et a fait son bonhomme de chemin en remettant au goût du jours la Spirotechnique et la Type 20 dans les années 2000, ce qui est déjà un vrai challenge et une belle démonstration de persévérance pour faire continuer l’aventure.

Pour la nouvelle montre, j’ai voulu reprendre l’aventure à partir de ce prototype des années 60 dont la production s’est arrêtée, terminer cette histoire en la remettant au goût du jour, d’un point de vue design et technologie, et surtout en la rendant disponible de nouveau.

Aussi, j’ai commencé à plancher sur quelque dessins. C’était tellement passionnant que j’ai continué dans ma lancée, en créant des dessins disons, plus techniques. Claude et moi les avons inspecté ensemble, on s’est regardé et on a décidé de commencer l’aventure… Rendons la Type 20 Civile de nouveau disponible. Après tout je ne pouvais pas continuer à porter l’ancienne en entendant sans cesse les gens me demander où je l’avais eue et de quelle façon ils pouvaient eux aussi avoir la même.

 

Esquisse avant la réalisation des dessins techniques.

Cette montre est effectivement quasiment indisponible aujourd’hui. Si vous avez la chance d’en trouver une, outre la cote très élevée, vous avez de la chance. A mon sens, il est vraiment dommage de ne pouvoir apprécier des modèles vraiment intéressant que sur photo. Et l’Auricoste est vraiment un modèle intéressant. C’est une montre de fabrication Suisse mais c’est avant tout une montre française avec une histoire française. L’objectif ici est de permettre à des passionnés de recommencer l’histoire en collectionnant cette montre qui de toute évidence atteindra les même sommets que l’ancienne. Une nouvelle histoire quoi.

Respecter l’ADN de la montre originale a été un vrai challenge. Nous avons travaillé deux ans pour y arriver. Produire un Flyback automatique dans une boîte d’un diamètre de 42 ou 43mm ce n’est pas très compliqué. N’oublions pas que l’originale est dotée d’un mouvement mécanique à remontage manuel de marque Lemania. Là nous voulions un mouvement automatique, suisse et bien travaillé. Nous avons opté pour un Dubois Depraz 42021, mouvement qui a déjà fait ses preuves dans la maison. Mais comment rentrer ce mouvement dans un boîtier inférieur à 40mm, très important pour respecter l’ADN, et avoir une épaisseur minimum ? 

Il a fallu travailler dur et faire de nombreux essais. Mais nous y sommes arrivés. La boîte a été travaillée au micron prêt jusqu’à permettre un diamètre de 39.5mm, le fond de boîte original a été remplacé par un fond vissé biseauté pour diminuer l’épaisseur de la montre, la lunette a été réalisée en acier DLC, ce qui confère à la boîte davantage de finesse et un polissage volontairement arrondi a été effectué à la main sur chacune des pièces afin de garder un aspect vintage homogène.

Plan technique du boitier en deux dimensions. En rouge, la forme du mouvement Dubois Depraz.

Réunion de travail avec Claude Tordjmann sur la réalisation de la montre.

Rendu en trois dimensions avant impression de la première ébauche.

J’ai entièrement dessiné la montre après avoir fait mes recherches et mon fils a pris en mains le cahier des charges 3D et technique. Claude Tordjmann a quant à lui supervisé le côté horloger et production, mettant à disposition une connaissance de la production horlogère longue de plus de 30 ans sans laquelle nous ne nous en serions jamais sortis. C’est donc un vrai travail d’équipe, d’une part, mais avant tout un partage de nos passions communes pour la marque et c’est à mon sens ce qui a pu donner ce résultat.

La version lunette 12 heures de l’Auricoste Flymaster Type 20.

La version lunette de plongée de l’Auricoste Flymaster Type 20.

Chaque Auricoste Type 20 Flymaster est livrée dans une mallette de rangement étanche.

Ce fut une belle expérience et je serais ravi de répondre aux questions que vous pourriez avoir. Si vous désirez faire l’acquisition de cette montre, vous pouvez utiliser le lien ci-dessous.